dimanche 18 septembre 2011

Persil (EuroRSCB) lave plus blanc

A partir d'un excellent article de Clément Dousset (lien)




Si un salarié d'une institution est soupçonné d'une faute professionnelle, on voit la direction mener une enquête interne, éventuellement faire appel à la police si la faute est délictueuse, mais pas débarquer dans la maison une entreprise privée multipliant les entretiens internes ou externes, contrôlant tout ce qui se dit, s'écrit sur le suspect pour le défendre, sauvegarder sa carrière et sa réputation. C'est pourtant assez précisément ce qui s'est passé dans le cadre de l'affaire Piroska Nagy. Le 18 octobre 2008 le Wall Street Journal révèle que le directeur du FMI, salarié de l'institution, fait l'objet d'une enquête liée à ses relations intimes avec une employée, Piroska Nagy, qui l'accuse dans une lettre d'avoir abusé de sa position pour entrer en relation avec elle. Le même jour, débarquent trois employés d'EuroRSCG  (société de communication qui a conseillé Sarkozy, qui conseille Fabius et Strauss-Kahn justement) Anne Hommel, ancienne attachée de presse de DSK et détachée par EuroRSCG auprès... du FMI, Ramsy Khiroun (l'homme à la Porsche), chargé de communication auprès de DSK et Gilles Finchelstein, logés chez le couple DSK-Sinclair et go ! le but étant de présenter une version anodine de l'affaire, et d'empêcher que "l'incident Nagy" ne devienne un vrai scandale. Les propos très compréhensifs d'Anne Sinclair, les excuses publiques de DSK à son épouse, celles adressées au personnel du FMI pour avoir commis une erreur de jugement, tout cela semble le fruit d'un stratégie d'EuroRSCG.

Finalement DSK qui aurait dû sans doute être démis de ses fonctions pour harcèlement sexuel se verra disculpé par l'enquête du FMI.. qui souligne pourtant que le directeur a commis des "actes regrettables qui reflètent une grave erreur de jugement"... qui continuera d'être encensé par les journaux français en particulier ceux du groupe Lagardère dont Ramzy Khiroun est l'adjoint au travers d'articles, de reportages, d'émissions télé, d'informations savamment distillées, de mises en relief des sondages dessinant une véritable pré-campagne destinée à fabriquer le seul vainqueur plausible de Sarkozy (Sarkozy auquel l'agence est pourtant liée par l'intermédiaire de Khiroun et de Lagardère....)

Qu'une agence de communication fasse le travail pour lequel elle est rétribuée, soit. La question c'est quand même de savoir qui la paye... et grassement (la Porshe de Khiroun en témoigne!) jusqu'où elle va dans son travail (on parle d'intimidations à propos des façons d'agir du même Khiroun) et surtout comment elle sert à atténuer, cacher ou travestir la vérité. Le problème est aussi de savoir comment des militants politiques de gauche (Jean-Christophe Cambadélis, Christophe Borgel, François Kalfon et Jean-Marie Le Guen) se trouvent auprès de DSK dans le même cercle que ces "communicants professionnels". "Ca ne lui ressemble pas" clament à l'unisson les lieutenants de DSK à propos de la dernière et dramatique affaire, une formule soufflée par EuroRSCG. Cela me fait rire jaune.

Guy Georges, chronique d'un ratage annoncé

Source Valérie Lefort (lien)


En août 1995, alors qu'il a déjà violé et agressé plusieurs fois, il trouve à la ville de Paris un contrat emploi-solidarité comme éboueur payé 3 500 F/mois et s’installe dans une petite chambre du 18e. Le 25, dans l’escalier de son immeuble il menace Mélanie de son couteau, lui ordonne d’ouvrir la porte, son compagnon est là, Guy Georges s’enfuit et dans sa hâte, perd ses papiers. Mélanie et son ami vont porter plainte, amènent le portefeuille.. et le lendemain, Guy Georges se présente pour déclarer sa perte! Ce n’est que le 9 septembre qu’il est arrêté, il nie, Mélanie le reconnaît et il finit par avouer, assurant qu’il ne voulait que voler, n’est condamné qu’à 30 mois de prison. Le caractère sexuel de l’agression, à nouveau (car il y a eu des précédents) n’est pas retenu. Son sursis (ndlr, pour une autre agression sexuelle) n’est pas révoqué et il passe encore entre les mailles du filet. Dans sa chambre d’hôtel, on a pourtant découvert des ciseaux et 3 rouleaux de sparadrap de 3 marques différentes (ce qui évoque les meurtres commis en appartement) mais présenté en tapissage à Élisabeth la seule vivante (elle avait parlé d’un nord africain), elle ne le reconnaît pas. Bien qu’un témoin SDF ait précisé que l’agresseur d'Elisabeth était noir métis, la police n’en tient pas compte et ne demande pas de comparaison entre l’ADN de Georges et celui recueilli. Si un fichier national ADN pour les délinquants sexuels avait existé en France à cette époque il aurait été mis dès ce moment-là hors d’état de nuire. Il réintègre donc tranquillement sa cellule le 19 sep pour purger ses 30 mois. Ce jour-là, il dû se sentir intouchable. 

En prison, il affiche un profond mépris pour les “pointeurs” et n’avouera jamais la véritable raison de son incarcération et encore moins des précédentes. Détenu modèle, calme, sympathique et solitaire, il sort le 6 juin 97 après avoir bénéficié de 2 permissions en mars et en avril. (Observons qu’il n’a pas frappé en 1996. A-t-il filé à l’étranger ?) Le 2 juillet 97, à peine 1 mois après sa sortie, il suit Estelle dans son immeuble du 11e, la plaque contre le mur, la menaçant avec son couteau puis l’entraîne dans la cour, elle hurle, des voisins apparaissent, il s’enfuit. Elle porte plainte et le décrit (de type nord-africain avec des cheveux courts.) La police ne fait pas le rapprochement avec les deux meurtres et les agressions précédentes et classe l’affaire sans suite sans retenir le caractère sexuel de l’agression à nouveau (et bien qu’Elisabeth ait parlé d’un nord-africain elle aussi.) 

En août, il trouve un emploi dans un supermarché : alcool, hachisch et nourriture. Sept, dans le 19e, il trouve également un boulot de distribution de prospectus. Le 23 sept 97, il suit Magali Sirotti dans la rue, pénètre dans son immeuble du 19e derrière elle, monte les escaliers, la pousse dans son appartement, l’attache, la bâillonne, la viole, pose un oreiller sur son visage, l'égorge et part en emportant quelques objets. Cette fois, les enquêteurs ne trouvent pas d’ADN, mais la mise en scène est une signature connue à présent. Il a emporté le préservatif mais les policiers découvrent par contre une empreinte digitale identique à une autre retrouvée sur le lieu de l’un des meurtres de la série 1994-1995.  Ils pensent alors à diffuser le portrait-robot réalisé en 1995 par Élisabeth et retravaillé depuis mais le juge Thiel refuse : la diffusion pourrait alerter le suspect et affoler la population parisienne qui en 98 ne sait pas encore qu’un tueur en série rôde dans les rues et qu’il a déjà assassiné 6 jeunes femmes.. et qui ne l'apprendra que bien plus tard. Ne pas avoir prévenu les gens pour ne pas les générer de panique est une erreur grave, gravissime.

28 oct 97, Valérie est agressée au couteau dans l’escalier de son immeuble du 6e. Il fait nuit, elle est seule, (personne ne sait rien des assassinats en série), il la suit dans son immeuble et en haut de l’escalier, la menace avec son couteau. Valérie ne se laisse pas faire, s’accroupit devant la porte de sa voisine, protège sa tête de ses mains et se met à hurler de toutes ses forces. Guy Georges s’enfuit, elle s’enferme chez elle, tremblante, appelle la police et décrit son agresseur comme un homme à la peau foncée, un métis d’une trentaine d’années, athlétique et le crâne rasé. Les policiers ne font pas réellement d’enquête sur cette agression comme pour Estelle alors qu’ils doivent sûrement savoir qu’un assassin rôde dans Paris. (En 98, lorsqu’il est arrêté, Valérie le reconnaîtra formellement.) Le 15 nov 97, 2 semaines plus tard, Estelle Magd est violée et assassinée dans son appartement du 11e. Elle rentre chez elle vers 3 heures du matin après une soirée entre amis, seule (la population n’est toujours avertie de rien), il la suit, la menace de son couteau, entre, lui attache les mains avec des lacets, lacère ses vêtements, la viole, l’égorge.. et emporte son sac avec sa carte de crédit. Son corps est retrouvé 2 jours plus tard. Du sang laissé par le tueur sur un sweat-shirt permet d’isoler le même ADN que pour les meurtres d’Agnès Nijcamp et Hélène Frinking et l’agression d’Élisabeth. C'est en apprenant ce nouveau meurtre que la mère de Magali et les autres familles furieuses en appellent aux médias. Et c’est là qu’en comparant les dossiers, les policiers comprennent que l’homme qu’ils cherchent est l’auteur de 3 meurtres pour lesquels ils possèdent le même ADN (Agnès Nijkamp, Hélène Frinking et Estelle Magd), de 2 portant sa “signature” (Pascale Escarfail et Magali Sirotti) et 2 autres ayant été commis dans des parkings souterrains (Elsa Benadi et Catherine Rocher). 

Les gens ont enfin connaissance de l’existence du tueur de l’Est parisien ce qui met en garde les jeunes femmes seules, on parle des différentes victimes et du mode opératoire du tueur.. L’affaire prend une ampleur considérable, Tv etc.. un plus grand nombre d’inspecteurs est affecté à l’enquête etc… Le 23 nov 97, le juge Thiel accepte à contre-cœur de diffuser le fameux (mauvais) portrait-robot de 95 retouché par ordinateur (très différent de celui établi par Élisabeth.) La police reçoit plus de 3 000 appels, étudie plus de 1 800 dossiers, interpelle une cinquantaine de maghrébins connus pour des délits sexuels et fait appel à des “profilers” qui affirment que le tueur est “un homme supérieurement intelligent, qui a de l’éducation et n’est ni un rôdeur, ni un exclu”. 

Guy Georges part alors au Mans et ne revient à Paris qu’en janvier 98 (3 mois après).. où il traîne dans les bars, vole dans les magasins etc.. Interpellé dans le 13e après avoir volé un scooter et s’être blessé le nez lors d’une chute, photographié, il ressort libre ; à nouveau arrêté en fév 98 lors d’une bagarre, et aussi relâché.
Mais le 24 nov 98, le juge Thiel donne mission à tous les labos privés -Bordeaux, Strasbourg, Nantes et Grenoble- et à la police technique et scientifique de comparer l’ADN masculin inconnu à ceux déjà contenus dans leurs fichiers. Mais les fichiers ADN sont interdits. Il exige alors à défaut qu’ils comparent UN A UN cet ADN à ceux qu’ils détiennent dans leurs archives. Certains labos privés acceptent mais la police technique et scientifique estimant que c’est illégal, refuse. Thiel leur demande de consigner cette réponse par écrit ; elle sera versée au dossier communiqué aux familles.. et ils acceptent enfin ! Trois mois après… 

Et c’est le 23 mars 98 à 19 h que le patron du labo de Nantes a un choc : il a trouvé ! Le “tueur de l’Est parisien” se nomme Guy Georges. Depuis 1995, ses empreintes génétiques étaient archivées au labo après l’agression de Mélanie mais le fichier permettant de centraliser toutes les traces génétiques relevées sur les victimes et les condamnés pour infractions sexuelles n’existait pas (le laboratoire de Nantes avait donc dû le comparer aux 3 500 échantillons d’ADN en stock) et c’est la fameuse formule des policiers adressée à leur chef "nous avons une bonne et une mauvaise nouvelle ; la bonne c’est qu’on sait qui il est, la mauvaise est que nous l’avions, et aussi ses empreintes –pour un vol de mobylette- et l’avons lâché". 

Longtemps, Guy Georges s’est cru et de fait fut intouchable. Et c’est alors qu’il est monté en pression, comme toujours. Sur les 85 mois écoulés entre le premier meurtre et l’identification de son ADN, il en a passé 55 en prison pour vols et agressions sur des femmes et jamais la justice n’a fait le rapprochement avec le tueur. Sa situation de SDF sans emploi fixe, son allure ne correspondant pas au portrait-robot de 97, l’éparpillement des procédures policières et une série de négligences lui ont assuré 7 ans d’impunité pour ses 7 assassinats. C’est aussi un tueur en série multi délinquant opportuniste (profil étonnant mais pas si rare) qui agresse, viole, vole, escroque, cambriole ou tue selon l’occasion. 2 meurtres au moins auraient pu être évités.
La crim’ se met en chasse, surveille les squats, la banque où est viré son RMI… il reste invisible mais le sur-lendemain à 7 heures, alors que les enquêteurs sont tous en planque, RTL révèle que le tueur en série est identifié et donne son nom, provoquant la fureur du juge et des policiers. Tous les services sont mobilisés d’urgence, des motards distribuent 3 000 photos, Paris est quadrillée. Par chance, il n’a pas écouté RTL et c’est peu avant 13 h que des inspecteurs de la Goutte-d’Or le voient tranquillement sortir de la station Blanche et le serrent. Il ne se défend pas. La traque est terminée. 

Placé en GV au quai des Orfèvres, il avoue au juge Thiel les meurtres de Pascale et de Magali mais nie les autres. Puis il nie tout et exige qu’un seul juge soit nommé pour tous les meurtres (il y en a 3, Olivier Deparis pour Magali Sirotti, Martine Bernard pour Pascale Escarfail et Gilbert Thiel pour Catherine Rocher, Elsa Benady, Agnès Nijcamp et Hélène Frinking, l’affaire Estelle Magd étant encore sous la direction d’un substitut.) Or aucun ne veut se dessaisir : le parquet demande au juge Deparis de se dessaisir au profit de Thiel, il refuse et se dessaisit au profit de Bernard qui demande alors à Thiel (en charge de 4 affaires sur 7) de se dessaisir à son profit. Cela dure plusieurs semaines avant que le juge Thiel soit nommé pour tous les dossiers. Le 29 mai 98, confondu par son ADN et après plusieurs d’interrogatoires, Guy Georges avoue les meurtres d’Agnès Nijkamp, d’Hélène Frinking et d’Estelle Magd mais nie être l’agresseur d’Annie, Estelle et Valérie bien que celles-ci l’aient reconnu. Le 17 novembre, après plusieurs heures, il avoue le meurtre de Catherine Rocher et… donne alors des détails correspondant à celui d’Elsa Benady ! qu’il finira par avouer également. Le juge est frappé par son manque visible de remords et d’émotion, par sa froideur (il confond ses victimes, se montre incapable de les reconnaître). Les psychiatres qui l’examinent le décrivent comme quelqu’un de “normal” et “cordial” au point qu’il les met mal à l’aise, mais relèvent qu’il présente une sorte de personnalité double, comme si ce n’était pas à lui que l’on reproche d’avoir assassiné 7 jeunes femmes. L’équipe conclue qu’il n’est absolument pas fou et extrêmement dangereux. 

Et le mardi 26 déc 2000 vers 5 h du mat, il tente de s’évader de la Santé avec deux co-détenus ; c’est par hasard, en faisant leur ronde quelques minutes plus tôt que d’habitude que les gardiens les interceptent. Placé à l’isolement, il se tait. La première semaine du procès, sourire aux lèvres, il continue de nier les meurtres malgré les preuves accablantes, affirme qu’il va parler aux familles, change d’avis, promet encore d’avouer plus tard etc.. Les familles n’en peuvent plus. Parfois, poussé dans ses retranchements, il perd son contrôle et s’emmêle dans ses réponses. Et enfin, le mardi de la deuxième semaine du procès, il reconnaît les 7 assassinats. (Il continua à nier en revanche 3 des 4 agressions sexuelles). Son propre avocat lui demande : “Avez-vous tué Pascale Escarfail, Cathy Rocher, Elsa Benady, Agnès Nijkamp, Hélène Frinking, Magali Sirotti, Estelle Magd ?”. A chaque nom, Guy Georges, enfin troublé, répond un oui à peine audible avant de fondre en larmes pour la première fois. La cour prend un peu plus de 4 h pour rendre son verdict : coupable des 7 assassinats entre janvier 91 et nov 97. Coupable aussi pour la tentative d’assassinat sur Élisabeth, le viol d’Annie et l’agression de Valérie (par contre, elle ne retient aucune charge dans l’affaire de l’agression d’Estelle en juillet 97 : celle-ci qui ne l’a jamais reconnu formellement, n’est pas venue au procès) et il est condamné à la prison à vie avec une peine de sûreté de 22 ans. 

A la suite de l’affaire, Élisabeth Guigou fait voter la création d’un fichier national regroupant les empreintes génétiques des délinquants et criminels sexuels* condamnés et les traces retrouvées sur les victimes. La brigade criminelle imagine aussi la création d’un outil informatique de rapprochement systématique des affaires criminelles qui viserait à collecter tous les renseignements trouvés sur les scènes de crime, de disparitions suspectes et sur des cadavres non identifiés. 

*Notons que cela n’est pas suffisant puisque c’est pour un vol de mobylette que Guy Georges aurait pu être arrêté et finalement est tombé (peut-être faudrait-il donc étendre ce fichier à tous les actes délinquants, l’exemple de ce cas montrant à l’évidence qu’un criminel peut passer de l’un à l’autre ?) 

D’autre part, il faudrait ici parler dès le début d’agressions de genre (non pas sexuelles mais agressions de femmes agressées en tant que telles) : l’affaire montre à l’évidence qu’une agression qui a pour but de violer peut aussi se coupler de vol et vice versa car nous ignorons tout de la motivation première de Georges… et qu’il y a un point commun à toutes celles qui concernent des femmes, le délinquant, opportuniste, pouvant parfois se faire violeur, voleur ou assassin à la seconde même où il le juge nécessaire ou selon l’inspiration. On observe ici qu’au moins 3 agressions sexuelles ont été déqualifiées en vol simple sur la seule parole de l’accusé (qui y avait tout intérêt évidemment) et contre celle des victimes : c’est de cette erreur d’interprétation qu’est venue le ratage, pour un simple vol, inutile de comparer des ADN qui existaient pourtant dans les labos. Sur ce coup, Georges avait un temps d’avance sur les policiers et il ne n’est pas privé de l’utiliser plusieurs fois. Il ne faudrait pas qu’il fasse des émules.



samedi 17 septembre 2011

le droit des victimes, un mot souvent, dans les campagnes

Un cas lourd sur le net à l'instant même : un homme dont les deux fils ont été agressés (l'un a dû être opéré) et qui voit les agresseurs non seulement ne pas être déférés (ou ils l'ont été SANS QU'IL NE SOIT PREVENU !) mais ressortir alors qu'ils habitent à un jet de pierre de leurs victimes. helenelarrive@gmail.com

jeudi 25 août 2011

Dans un mois dans un an, comment souffriront nous.. ?

Des victimes du "médiator" exaspérées par la lenteur de la justice (pour des malades, entre 5 et 10 ans.. qu'ils n'ont peut-être plus devant eux ! sonnent comme un non-lieu, et de plus les expertises ne sont pas gratuites)... Victimes qui, écœurées par la réaction du labo qui se vante que la campagne n'ait en rien fait baisser ses ventes ...  veulent à présent s'immoler par le feu devant le siège de Sanofi (lien). L'horreur.

mercredi 24 août 2011

La justice américaine, une prospective de marketing. "Je pense qu' "ils" vont penser.. " et je m'aligne pour ne pas décevoir mes électeurs.

SUR LA JUSTICE AMÉRICAINE D'ABORD ACTU OBLIGE !


La justice américaine: le chat qui se mord la queue ou "tiens toi au pinceau, j'enlève l'échelle." (A propos de l'article de Jean de Valon, "une suspecte innocence", au sujet de DSK "blanchi" comme on l'écrit un peu hâtivement (au pénal mais non au civil.)

Il était bon de faire cette mise au point. Il n'y a rien de glorieux dans ce "jugement" ou plutôt ce refus d'aller au procès qui aurait dû juger l'affaire DSK/Nafi, et de la part de Cyrus Vance, et par ricochet pour les présumés coupables et victimes. Un "jugement" en pochoir bâtard qui ne dit rien et nous laisse sur notre faim. Le viol est reconnu par les rapports médicaux (mais bon..) seulement voilà! Cyrus Vance n'est pas certain.. qu'il le sera à l'unanimité d'un jury... Autrement dit, ça c'est original, il ne décide pas en fonction de sa propre raison et sa conviction.. ni même de celle qu'il présume des 12 personnes unanimes d'un jury... mais en fonction de la capacité de la plaignante de les persuader ! De sa "crédibilité" dit-il, ce qui veut dire ô Dieux tant de choses! par exemple sa rhétorique, sa manière de s'exprimer, son talent pour persuader -ou celui de son avocat-, la sympathie qu'elle inspire, son allure physique, (ça en fait partie), son passé, son entourage, ses soutiens amicaux, ses réseaux etc.. [En ce sens la victime idéale serait une jeune femme blanche américaine, jolie, discrète, de milieu petit bourgeois impec socialement, s'exprimant de manière aisée et modérée, mettons institutrice, mère de deux enfants bien élevés et épouse fidèle d'un cadre moyen ou supérieur clean et sportif.] Ce n'est pas de la justice mais de la prospective de marketing : le public va-t-il acheter ? Si non, poubelle; si oui, bel emballage et pub idoine. C'est exactement l'opposé de la notion de justice, qui est une réflexion et appréciation minutieuse de faits, d'allégations hors de toute influence "polluante" de "consensus" qui paralyse la raison, afin de restituer autant que faire se peut l'équité, par la dignité restaurée de la victime reconnue comme telle (et partant, victime, elle ne l'est plus!*) La question ne devrait pas être "est-ce que Nafi Diallo saura convaincre qu'elle a été violée" mais a-t-elle été violée? Le proc suppute de ce que pensera Mr toutlemonde.. or Mr toutlemonde est un concept vide, de plus, parasitant la réflexion (même s'il se peut en effet que certains auront plus tendance à s'identifier à un "presque-comme-nous" qu'à une immigrée analphabète.)

Le système français est, sur la forme, meilleur (mais pour ces affaires, trop tolérant sur le fond) : le juge cherche le vrai (en principe) en pesant à charge et à décharge, le plus objectivement possible, sans souci de ce que va en penser le buraliste, le proviseur du lycée, le patron de bar ou la ménagère de cinquante ans.
Donc, aux USA, pour un proc voici le scénar : si vous supposez que le jury pensera que.. qu'il sera influençable (même à rebours de la "vérité" ou de ce que vous pensez vrai, voire de ce que disent les rapports d'expert).. par exemple en évaluant la pugnacité respective des avocats de l'un et de l'autre, et bien c'est simple, alignez vous sur le présumé vainqueur (et en le cas, laissez tomber)... La justice censée rétablir une balance qui penche d'un côté (le dol subi) et charger le plateau le plus haut pour rééquilibrer, ici, fait l'inverse, surchargeant le plateau déjà abaissé. Du côté du plus fort.

Le proc ne juge pas du fond d'une affaire mais DE CE QUE D'AUTRES VONT EN JUGER.. C'est le règne d'un consensus (de plus, un consensus supposé), le règne par définition de la non pensée car au bout du compte, si tout le monde s'aligne de ce qu'on suppose que pensera tout le monde.. qui de même s'alignent sur ce qu'ils pensent que tout le monde etc. il n'y a plus de réflexion. La pensée critique perso et féconde est vidée de tout sens... Cela ressemble un peu aux élèves à l'oral du bac qui se renseignent naïvement sur le prof de philo (ses idées, sa manière d'être, sa longanimité et même ses dadas!) pour pouvoir lui servir à l'interrogation CE QU'IL SUPPOSE QUE CELUI-CI VEUT ENTENDRE, ce qu'il suppose que celui-ci "pense". Ca s'appelle flagornerie, malhonnêteté intellectuelle, sophistique, opportunisme ou démagogie. En tout cas ce n'est ni de la justice ni de la philosophie (qui en est le sous-bassement).

Donc celui qui aura su le mieux naviguer et persuader (et non convaincre) gagnera à tous coups. Or, nous ne sommes pas "égaux" dans la vie et devant la justice.. dont le rôle est en principe justement de remettre la balance à l'horizontale. Pas égaux, non, dans la réalité : il y a des riches, des beaux, des moins beaux, des brillants, des naïfs, des solides, des malades, des génies de la sophistique, du logos, des instruits, des candides et surtout le hasard qui nous a fait naître et vivre dans tel ou tel lieu, notre passé qui nous détermine (pas totalement certes.) Donc une plaignante issue des classes défavorisées (et même de la guerre en le cas) ou moins charismatique, moins attractive, moins "proche" de "nous" aussi culturellement, moins compréhensible, bref, à laquelle on aura peut-être du mal à s'identifier.. aura perdu ses chances devant un proc qui va la renvoyer dans les cordes et lui refuser le procès qu'elle implore.. 

LE PAUVRE EST PAR DÉFINITION TRANSPARENT

Et en effet, elle aura parfois plus à se "reprocher" dans son histoire perso (ou du moins ce sera plus visible, même si en fait c'est minime) qu'un accusé hight classes, probable Président en le cas (!) qui semblera donc susceptible de faire meilleure figure devant un jury, même si ce qu'il aurait à se "reprocher" est du lourd.. (mais aussi ce sera moins visible.) Le pauvre est par définition transparent, soumis aux regards critiques de tous, de la société, de ses confrères de misère, des administrations, des voisins ; on sait à peu près tout de lui, s'il s'énerve, s'il s'entend bien avec sa femme, sa famille, s'il peine à se lever le matin, s'il manque le boulot ou se trouve au chômage, de quoi il vit, quelle voiture il possède, s'il a des contraventions impayées, des dettes au fisc, combien de douches il prend (ou ne prend pas), s'il a tendance à boire un petit -ou un grand- coup le samedi, comment il élève ses enfants, si ceux-ci réussissent à l'école, font des bêtises etc : dans des HLM, il ne peut rien cacher de sa vie. Tandis que l'intimité est au contraire garantie au riche : on ne sait rien de ce qui se passe dans un appart de la 5 ème avenue ou dans une maison individuelle entourée d'un parc et de hautes grilles. Et si par hasard quelque chose de pas très net filtrait, ça arrive tout de même! il lui sera aisé de faire taire les bruits : menaces, argent etc. et c'est lui qu'on croira ou feindra de croire.

En effet, pour survivre, en temps de guerre, on peut mentir : rappelons que Nafi a naïvement "menti" sur la manière dont elle a été violée dans son pays mais pas sur le viol lui-même (ce n'était pas un viol collectif mais individuel) et que si elle pleure, il est clair qu'elle pleure à bon escient.. oui, on peut "mentir" pour survivre, et les leçons de morale données par ceux qui vivent et ont toujours vécu en période de paix à ceux qui ont subi de tels crimes sont inappropriées. En temps de guerre, on peut bien pire encore que mentir ! (lien)

* LE PARADOXE DE LA SITUATION DE VICTIME EST QUE CELLE-CI CESSE DE L’ÊTRE DES QU'ELLE EST RECONNUE COMME TELLE PAR LA SOCIÉTÉ. COMME SI LE GROUPE SOCIAL LUI AVAIT RESTITUE SA DIGNITÉ EN ABSORBANT SON DOL, EN PRENANT SUR LUI,  ET A SA PLACE, SON HUMILIATION, (EN CAS DE VIOL NOTAMMENT.) SI LES VICTIMES SE BATTENT TANT POUR ÊTRE RECONNUES (LA SITUATION N'AYANT A PRIORI RIEN D'ENVIABLE), C'EST JUSTEMENT POUR NE PLUS L’ÊTRE ET POUVOIR ENFIN VIVRE AUTREMENT, COMME TOUT LE MONDE. 

mercredi 29 juin 2011

Les vidéos de Hélène sur Dailymotion

Vivre pauvrement... une volonté écolo... et parfois une nécessité

Une vidéo qui montre à quel point la justice parfois est vitale pour le citoyen (et surtout la citoyenne)

Cliquer sur l'image pour la vidéo : les mésaventures burlesques, entre Giono et Kafka, d'une femme retournée dans son village natal tenu par quelques oligarques (hommes), leurs épigones (femmes, parfois) et leurs séides. 

vendredi 3 juin 2011

La justice expliquée aux enfants

 ou le Droit de travers...

Une belle chose, la Justice, garante et protectrice des opprimés contre des filous ou des criminels : le dernier recours lorsque tout a échoué. Des magistrats parfois courageux, sans parler spécifiquement d'Eva, (lien), des greffiers idem, cela varie certes mais bon... Mais un dysfonctionnement ou plutôt un fonctionnement sous forme de film à suspense, de labyrinthe éprouvant, palliable certes mais à quel prix : la justice  ou pourquoi faire simple si on peut faire compliqué?

Exemples. Soit une petite ville de province aimable et ensoleillée où tout le monde se connaît, se sourit, différemment selon les  castes et parfois médit. Gentiment, on ne jase que sur la couleur d'un costume, les vrais secrets sont tus. Soit des aventures burlesques qui vous tombent dessus, fréquent si vous êtes un out sider ou parti depuis longtemps et revenu de "peu", surtout si vous êtes femme et n'avez pas d'homme attitré sur place et en place... (note : les gens simples vous accueillent souvent comme si vous n'étiez jamais partie et ce qui va suivre ne concerne qu'un très petit nombre.) Au hasard : un Important -à la mesure du village- démolit par inadvertance votre maison, vous l'assignez, gagnez, il la reconstruit ouf… et peu après vous être saisi sur votre pré retraite de 900 € pour une facture d'eau de 4000 € faite précédemment dans.. la maison justement qu'il a dû reconstruire ensuite ! Et que vous n'avez jamais habitée (forcément, étant donné son état, qui remonte à loin).

S'ajoutent alors quelques ennuis mineurs en chaîne issus du hasard bien sûr mais aussi de la nécessité, exemple un voisin vous assigne en référé (!) pour une fresque qui lui déplaît etc... J'oubliais : celui qui avait démoli votre maison est maire, pardon, fils mais enfin... et le voisin, un ami. Bref tout baigne.

Cela donne alors un autre procès pour ces 4000 €, en tout le 3ème : pour qui n'avait jamais esté jusqu'alors, c'est beaucoup.. procès qui, contrairement au poncif, vaut tout de même mieux que des négociations usantes et vaines car dans cette ville le temps ne se mesure pas comme ailleurs ("bientôt on va réparer les dégâts qu'on vous a causé" -la maison qui se démolit- peut signifier "dans 10 ans ou jamais"; "rendez-vous à 2 heures", à "3, 4"... ou rien.) Mais la montagne est belle...

Parlons maintenant technique, les trois procès confondus.

En vrac :
– vous êtes convoqué le vendredi pour le jeudi précédent, l'huissier de votre voisin ayant péché (?) sans doute. "En votre absence -dit la lettre menaçante découverte à 6 h le soir en rentrant -vous vous exposez à être jugé sur les seuls arguments de.." Angoisse. Le lundi, vous apprenez que la juge a reporté, ouf 

– l'avocat sympa que vous avez diligenté en urgence, votre amie avocate étant en vacances au Maroc, se trouve être l'employé du frère de votre partie adverse, triple zut, et de plus, à la veille du référé, il s'avère qu'il n'a pas lu le dossier, mais alors pas du tout, vous le virez (gentiment) mais vous l'avez déjà payé, quadruple zut. 

– vous courrez chez un autre qui condescend à vous recevoir au pied levé, ne vous écoute pas mais se fait tout de même payer d'avance (une partie) pour demander le report, auquel il ne se rend pas, envoyant un confrère qui n'est au courant de rien mais alors rien de rien, par exemple il ignore que vous avez été convoqué pour la précédente audience le lendemain.. pour le jour précédent et ne moufte pas lorsque l'avocat de votre partie adverse se moque de votre "versatilité", une grande changeuse d'avocat devant l'Eternel. Report accepté, ouf. 

– il vous convoque la veille de l’audience (il n'a pas pris vos appels durant tout le temps ni apparemment lu vos courriels) alléluia, mais c'est pour se faire payer. Vous n'avez cependant pas perdu votre temps : comme il était en retard, pendant ce temps, sa secrétaire vous a photocopié le dossier que vous n'aviez jamais eu car il n'avait jamais songé à vous le donner ni vous à l'exiger, forcément puisque vous ne l'avez pas vu. Vous sortez, vous attablez à une terrasse, lisez et là, en deux minutes, c'est l'illumination, un élément fondamental vous saute aux yeux. C'est gagné, vous foncez le lui signaler. Il vous reçoit très hard, "je n'ai pas que ça à faire" etc. Vous insistez tout de même, c'est pour demain matin et lui indiquez la page de l'élément qu'il devra plaider que vous cornez pour plus de sécurité, il consent, .. en vous escortant à la porte et vous poussant légèrement pour que vous dégagiez plus vite.

– Mais le lendemain au tribunal, il n'est pas là. Angoisse. Le voilà enfin qui surgit avec une heure de retard, les yeux encore rouges, il ne sait plus où il a mis sa sacoche, vous la lui indiquez. Audience. Plaidoirie courtissime et il oublie l'élément fondamental. Vous le rajoutez oralement. Mais en plein milieu d'un discours, il glisse en aparté quelque chose à son confrère que vous ne comprenez pas, vous n'osez pas couper. C'est la juge qui l’interrompt et vous questionne : en fait, il s'est tout simplement engagé à votre place à ce que vous payiez à demi les frais d'une expertise censée être dirigée contre vous. Vous refusez, tout baigne, les points essentiels sont gagnés, le reste n'est que détail…

– L'expert à 3 000 € (?) au bout de 2 mois (?) pond un pré rapport qui vous donne raison. Ouf. Un second, idem mais trois mois après. Ouf. Puis vient un troisième deux mois après encore que vous ne lisez même pas... identique… mais dans lequel il a ajouté juste une petite phrase sournoise à la fin remettant tout en question. Inutilisable et par vous et par votre adverse. Qui a donc raqué 3000 € (?) pour un texte à mettre à la corbeille. Au moins n'est-ce pas vous qui les avez déboursés.

Ils réattaquent sur un autre point, toujours burlesque, on fait avec ce que l’on a. Rien de grave mais vous devez encore vous redéfendre et pour cela, même si un avocat n'est pas nécessaire, vous y avez laissé déjà 1500 € deux fois de suite pour RIEN OU PLUTOT POUR DU PIRE, vous devez rédiger l'assignation (la lettre de convocation à la partie adverse) et passer par huissier. Qu'à cela ne tienne, le net n'est pas fait pour les chiens et, aidée par les greffières du tribunal, vous pondez un document à peu près convenable.

– Mais d'huissier pour l'envoyer, vous ne trouvez pas. Rien, zéro. L'un est en vacances, l'autre absent, la troisième a déjà été celle de votre partie adverse, la quatrième aussi, ils ont pas mal écumé, des cabinets de groupe avec numéros surfacturés vous renvoient à un répondeur lequel vous annonce à 10 h qu'il ne sera répondu aux appels que de 9 heures à midi, le clou étant un autre qui vous renvoie à un portable au bout duquel se trouve un clerc gentil mais perdu qui vous fait gaspiller temps et argent. Certains vous disent carrément que dans la mesure où vous n'avez pas d'avocat, ils ne peuvent "vous" prendre. Jour J moins 2, vous voilà quasiment forclos. Angoisse. Vous avez TOUT écumé ou presque.

– Jusqu'à ce que, Dieu est grand, l'un, pas tout près mais baste, accepte enfin. Mais il oublie de l'enrôler c’est à dire de l'apporter au tribunal si bien que l'affaire, le lendemain est reportée. Il faudra une autre assignation... qu'il prétend vous faire payer plein pot (100€). Vous marchandez, il consent à vous en enlever 60.

– Mais lorsque vous le recontactez, il vous éconduit; il doit justement partir pour trois jours. A nouveau, c'est le parcours du combattant pour en trouver un autre et là ça devient chaud car, comptant sur lui, vous avez perdu un temps précieux. Comme pour la première fois, personne ne veut de votre affaire ("sans avocat, comprenez-vous" etc)... En désespoir de cause, sur les conseils d'un huissier sympa mais non compétent territorialement, vous appelez le Président de la chambre des huissiers où on vous raccroche d'abord au nez, une erreur, soit (?) vous rappelez et annoncez à la secrétaire raccrocheuse que vous allez devoir saisir le procureur de la carence des TOUS les huissiers territorialement compétents. Et là, miracle, c'est le sésame comme dans les films : elle vous donne un bon numéro, vous vous expliquez et un quart d'heure après l'assignation est délivrée.  Ouf.


Ce coup-ci, c'est 60 €, mystère de la tarification des "exploits", car lorsqu'un huissier se déplace, c'est un exploit, plus ou moins important si l'on en juge par le coût, sans doute relié à la longueur de ses jambes ou à sa vélocité.

– Seulement il vous faut l'apporter vous-même au greffe. Rien de grave, un coup de voiture (40 km aller retour) et voilà. Mais arrivé au tribunal, il est 15 heures, donc bien loin des 17 fatidiques, un planton rien moins qu'aimable vous dit "c'est fermé". L'affaire ne sera donc pas "enrôlée" pour la deuxième fois ? Un troisième "exploit" à payer? Vous hésitez entre le suicide et le meurtre lorsqu'une aimable greffière vous crie (car le costaud barre) de loin derrière sa vitre "c'est pour quoi?"... "Un référé"... "Pour quand?"... "Demain"... Elle appelle sa collègue, débranche le Cerbère et vous pouvez enfin passer, donner votre dossier. Ouf.

Et voilà. Une question simple: les avocats semblent (je dis bien semblent) comme on dit "s'arranger" entre eux, ce qui leur économise (parfois) de lire les dossiers voire d'agir : ainsi un tout jeune, désireux de se placer, durant une audience n'ouvrit pas la bouche devant sa consœur ultra agressive ; les huissiers "semblent" je dis bien semblent, vous pousser à l'épaule vers les avocats... lesquels vous poussent également vers des constats et des expertises, ça va avec, quant aux experts, certains mettent six mois, après une visite rapide sans mètre ni viseur pour rédiger un rapport qui ne veut strictement rien dire sauf son prix, 3000 €... (?)

Et parfois, malgré tout, justice est rendue et ça, c'est un exploit en effet. Mais quel quidam sans instruction, s'il n'a pas des moyens importants, les nerfs solides ce qui en général va avec  et vice versa peut y avoir accès ? Compliquée intentionnellement, faite pour ceux qui peuvent s'adapter à ses arcanes : quelles que soient l'éthique et la conscience professionnelle des magistrats, elle favorise de fait les nantis et décourage les autres : ainsi dans certaines régions et sans doute partout des margoulins règnent-ils, rackettent, et leurs victimes se laissent-elles écraser sans mot dire. Le pot de terre contre le pot de fer entend-on souvent. Mais il arrive tout de même que le pot de terre gagne.

Le lendemain, à 9 heures pétantes, vous croisez sur le parvis l'avocat de la partie adverse souriant et élégant qui vous annonce que l'affaire sera renvoyée car il n'a pas pu préparer le dossier. C'est la procédure et ici c’est normal. Lui s'en va aussitôt : pas vous qui devez attendre l'appel des cas jusqu'au vôtre. Une heure ou deux seulement, rien de grave et vous n'aurez pas à repayer une troisième fois une assignation. Ouf. Suite au prochain épisode. (Finalement, votre partie adverse mal barré se retirera d'elle même, c'était juste pour rigoler quoi... Vous auriez pu les attaquer pour procédure abusive mais vous n'en pouvez plus et laissez courir.)

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Mais ce procès n'étant qu'amuse-gueule connexe et faena de picadors pour fatiguer la bête, le prochain set, pour la facture de 4000 € cette fois, le "vrai", sera plus dur.

D'abord il y a le premier report. "Ils" (votre adverse, en le cas, la Mairie) n'ont pas pensé à prendre un avocat. Depuis trois mois tout de même, quels étourdis mais bon. Il leur faut le temps de le trouver. Soit c'est la loi. La seconde fois sera dans deux mois... que vous attendez comme le jugement dernier lorsqu'on est sûr de ne pas avoir péché... Entre temps il s'est passé un an et votre compte est prélevé de la quasi-totalité… et vous crevez un peu de faim mais c'est un détail car vous n'arrivez de toutes manières pas à manger.


 Au tribunal d'instance, on a donc le droit de ne pas être représenté par un avocat même comme "demandeur" c'est-à-dire initiateur, si le litige n'excède pas 4000 €. Et c’est souvent mieux notamment en province où (voir lien)... mais pas toujours facile, les formules de requête doivent être adéquates etc. Les greffiers le pallient gratuitement il faut les saluer, si j’avais dû les payer au tarif où j’ai payé mes trois avocats:

– le jeune mutique terrorisé par sa consœur (je m’en suis tirée sans lui) qui m’a pris 700 € pour jouer les potiches

– l’ex employeur du frère de ma partie adverse qui n’avait pas lu le dossier

– le mal réveillé qui ne l’avait pas davantage lu mais s’était engagé sans me le dire à ce que je paie 1500 € l’expertise de mes contradicteurs (qui du reste fut à mettre à la corbeille)..
… je leur devrais des millions.

Voilà donc enfin arrivé au jour J. Premier épisode : une salle surchauffée où les gens attendent, certains ne peuvent pas s'asseoir (lien), le ballet des hommes en toge qui bavardent sans trop se gêner, du coup certains quidams n'entendent pas l'appel de leur nom "mais non je ne suis pas absent"... "vous n'avez pas répondu" etc. Et c'est la litanie infinie : affaire truc contre machin, report... affaire chose contre bidule, report... Les avocats s’avancent, parlent à mi voix au juge ou entre eux, ça défile. La magistrate a quelque chose comme 150 dossiers, elle doit choisir les plus urgents... Un sur dix ?

Votre partie adverse a bien sûr demandé le report... que la juge s'empresse d'accepter, c'est toujours ça gagné, on la comprend. Ca tombe dans deux mois et demi. Encore à attendre donc. Votre compte est donc toujours saisi pour une facture de 4000€ correspondant à une maison que tout le monde reconnaît que vous n'avez jamais habitée. Re arrive enfin le jour "J'" où justice va vous être rendue etc. Jour que vous attendez avec impatience depuis deux mois. – Non, un an.–

Notez que vous avez reçu les "conclusions" de votre partie adverse... la veille au soir, encore vous a-t-il fallu aller les chercher auprès de la police municipale... où, malchance, le policier municipal qui vous avait apporté la convoc était en congé l'après-midi et le seul qui se trouvait dans le bureau surchargé de paperasse savait pas où l'autre l'avait mise, finalement, il l'avait trouvée mais il avait fallu insister. Vous avez donc eu une nuit pour préparer vos "conclusions" c'est à dire vos réponses à l'avocat et vous n'avez évidemment pas dormi, le stress car ce n'est pas compliqué.

Chose faite, vous êtes donc au tribunal et attendez. Votre ex a pu venir en renfort de Paris. Ouf. C'est un autre juge et il a une centaine de dossiers lui aussi, une paille. Arrive votre tour. Et c'est... le fatidique "report".

La nuit blanche, les propos désobligeants tenus brièvement à votre encontre par l'avocat, le juge surchargé qui s'exclame qu' "il n'y a pas d'urgence" puisque vous êtes déjà "saisie" (votre compte est prélevé, ça oui) autrement dit, au point où vous en êtes, vous pouvez tenir encore deux mois de plus... ou DAVANTAGE... Rien ne va plus. Vous lui tendez la convocation de votre partie adverse datée et même horodatée de la veille à 5 h il s'étonne, trouve en effet la démarche inacceptable et contraint le jeune avocat à en convenir, ce que celui-ci fait au bout de trois fois avec une certaine mauvaise grâce, comme si on lui arrachait les... mettons oreilles.

Puis le juge lui demande aimablement si le report lui convient, il acquiesce mais souligne qu'il vient de loin et du coup le magistrat l'assure qu'il sera prévenu en cas d'impossibilité pour la prochaine fois afin qu'il ne se dérange pas pour rien.. au cas où l'affaire serait encore renvoyée en raison du trop grand nombre de cas. Sans un mot pour vous.

Et là, c'est le clash. (Il y en a de pires, lien.) Votre compte saisi, le fait d’être déjà venue deux fois (en fait dix ? tout compris avec le paseo burlesque*) et ce monsieur parce qu'avocat sera, lui, averti et non vous qui allez peut-être encore être éconduite... Quelque chose se noue ou plutôt se dénoue, vous vous emballez, soulignez la différence entre la manière dont est traité le justiciable et l'avocat c'est à dire le justiciable avec avocat et le justiciable sans avocat... que la justice n'en sort pas grandie etc... et à la réponse du juge surchargé : "Allez voir votre député, je ne peux faire mieux" vous rétorquez : "Allez voir votre syndicat". Ca s'emballe et vous sortez tout, l'attente, l'injustice, votre compte saisi, les reports successifs, là, de deux mois et encore rien n'est sûr, qui profitent aux mieux lotis ou aux filous et découragent les pauvres etc. 

Au stade où vous êtes, vous vous en fichez, tant pis si vous braquez celui qui détient peut-être votre sort entre ses mains, tant pis si vos propos dépassent votre pensée, ce n'est pas le cas, la locomotive est emballée et vous crachez tout, invoquant l'équité et la justice que vous cherchez en vain, tiens, il n'y a plus la Marianne avec sa balance au fait...
 
Et là, stupeur, c'est le juge qui s'explique (lien) : les restrictions effarantes de budget, on compte même le papier et les stylos, et de personnel, il a deux tribunaux en charge pour remplacer des absents c'est à dire qu'il doit effectuer sans moyens un travail de deux collègues déjà trop lourd pour un seul, (plus les trajets) il n'a par exemple pas pu passer un fax hyper urgent au tribunal de Mende... parce qu'on leur avait coupé le téléphone pour non paiement (!)... Les congés ne sont pas remplacés ou à demi ce qui signifie doublement de sa charge de travail (lien) etc.

Vous savez cela dans les grandes lignes mais ces détails vous échappent comme à tous, certains se suicident observez-vous (lien) et lui ajoute qu'il y en a encore eu un autre récemment, vous l'ignorez, apparemment, les suicides de juges ne font pas recette... Vous partez en sanglots, il se montre navré et aimable, ne supportant pas dit-il de voir une femme pleurer... et c'est vous alors qui lui répondez que ce n'est pas grave, moins dramatique que Fukushima en somme. Surréaliste. Un seul avocat (à votre connaissance) a protesté et a demandé à votre ex de vous entraîner dehors, les autres n'ont pas bronché mais il est vrai que le juge s'est in fine plus exprimé que vous. Je pleure encore en l'écrivant. Encore deux mois, deux mois... l'éternité moins un jour. A qui cela profite-t-il? A ceux qui vous pompent depuis deux ans, c'est toujours ça de gagné.

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*Car même pour ce procès bidon, il y avait eu un autre report précédent.. où une jeune juge, sympa, 24 ans à vue de nez... qui avait en charge 140 affaires.. pour un début de carrière, c'est un début de carrière, des gens venus de loin, 80 km dans un cas, qu’un monsieur âgé avait fait en car, il est là depuis le matin et restera jusqu'à 6 heures du soir, il n'y a que deux services/jour et il marche avec des cannes, des gens debout car il n'y a pas de place pour tous, qui toute l'après midi attendent, et la litanie: "affaire T contre M" l'un s'avance, discours entre la juge et parfois un avocat, inaudible. Report. Affaire C contre la société A, une flopée d'avocats, ça doit être du lourd, inaudible. Report... Des gens de plus en plus épuisés, en nage dans mon cas... sans bouger car on ne sait jamais si on va être élu ou non et ça va vite parfois.

Ce genre de dysfonctionnement voulu par le pouvoir exaspère à juste titre mais parfois à mauvais escient contre les juges et le personnel qui en sont les premières victimes et bénéficient aux favorisés et aux filous qui ont pu prendre un avocat (1000€?) ne se sont pas déplacés voire ont opté pour jouer la montre dans le cas de l’affaire d'escroquerie contre le vieux monsieur, d'ici trois mois, il n'aura peut-être plus la force de se traîner toute la journée en ville : l'injustice perdure ; même "réparée" ensuite, le dommage ainsi aggravé devient irrémédiable et les indemnités, s'il y en a, jamais à la hauteur de celui-ci.
 Que des juges consciencieux accablés par leur charge de travail se suicident (lien) n'a rien d'étonnant. Ne pas pouvoir correctement effectuer son travail est la pire des blessures et se voir tacler ensuite injustement enfonce encore plus dans le gouffre. C'est comme si on exigeait que vous couriez après qu'on vous ait entravé bras et jambes et qu'on vous fustigeait de ne pas avoir été aussi rapide que l'urgence l'imposait, le pire étant lorsque la volée de bois provient d'un public lui aussi victime et de bonne foi. Le "double lien" –un parent donne à un enfant deux ordres contradictoires du type "obéis-moi, désobéis !"– est une torture psychologique raffinée : il est toujours en faute quoiqu’il fasse. Le suicide est au bout, surtout si, dans le cas de ce jeune juge, on a tout sacrifié petit à petit sans même s'en rendre compte à son beruf, plus de famille, d'amis, d'enfants, des dossiers, des noms, des chiffres, des drames, des décisions à prendre toutes également urgentes, des questions qui taraudent ... et parfois une erreur.

Si j'étais un filou, je ne me gênerais pas pour arnaquer des vieux pas trop riches sans appui, sûre de ma quasi impunité. Que vont-ils faire si le broyeur que je leur ai vendu si cher et que je refuse de leur rembourser est interdit, dangereux et leur a explosé à la figure? Aller chercher un huissier? Soit. 100 €. Rédiger seul ? Il ne pourra pas. Cette ville bénéficie de greffiers particulièrement complaisants il est vrai mais ce n'est pas le cas partout. Venir à l'audience à supposer que vous ayiez été convié à temps n’est pas facile : le vieux monsieur lui aussi attend depuis 3 mois "son" affaire comme le Messie ; trois secondes : report. Oui. 2 fois ? 3 ? Déjà je serai loin et ma victime aura lâché prise.

Dans ces coupes drastiques de budget et de moyens, il n'est pas question seulement d'économies mais d'affaiblir et de discréditer un corps qui parfois a su montrer son indépendance, braquant ainsi contre ceux qui le défendent le peuple qui se sent mal défendu. La grève notamment fut parfois, pas toujours, mal perçue, encore des affaires reportées, des trajets, de l'angoisse, "on se moque de nous" etc.. Oui, "on" se moque de nous mais ce ne sont pas les juges, c'est le pouvoir. A ce sujet, les consultations gratuites sont parfois une vaste rigolade, il faut arriver le matin avant l'ouverture, impossible si vous n'avez pas de voiture et résidez à un endroit non desservi à ces heures, le magistrat ne pouvant prendre que 15 cas, attendre dehors au départ (frisquet) sans savoir si "on" va pouvoir passer... pour enfin voir un avocat qui en quelques minutes devra lire, comprendre et trouver la solution, une gageure. Tout ce qu'il se borne à faire en général est de vous indiquer quel tribunal est concerné, ce n'est déjà pas si mal et où aller chercher les documents à remplir voire, si le greffier vous les a fournis, comment. Malheur à vous si vous ne vous exprimez pas de manière claire et rapide, si vous ne pigez pas au quart de tour son langage parfois abscons.. et s'il n'est pas vif d'esprit ou sort de bringue. Il faut savoir par exemple qu’une requête "sous la forme" de référé n'est pas du tout du tout pareil que "en" référé etc... L’auriez-vous deviné ?

Les magistrats étant toujours présentés au public comme rocs inamovibles d’un "corps" ultra favorisé, comme le furent autrefois les profs, le suicide de ce jeune juge aura eu le mérite de mettre en lumière ce dont on se doutait mais ne mesurait pas : lorsque des couacs annoncés surviennent, c’est ceux-là même qui leur ont savonné la planche, avec ici sa hiérarchie faisant chorus, qui les taxent de laxisme, d’incompétence ; entre marteau et table, agonis et jetés aux lions s'ils faillissent. Dépression, médicaments qui parfois aggravent plus qu’ils ne résolvent. Une minute de silence. HL


mardi 5 avril 2011

Florence Cassez, le Mexique et Sanofi, où on retrouve des liens avec les labos et les affaires !


DATE DE PEREMPTION

La chèvre version 2

ou Frigéco libère la femme

Quelques détails qui éclairent l'affaire d'un jour nouveau:
Florence gardée au frais pour le bon moment ? Où on retrouve
des liens avec Sanofi etc, encore...
Euréka, bon sang mais c'est bien sûr ! Quelques dates, chiffes -je laisse- et vous allez voir mes amis comment tout s'emboîte, labos, médocs dangereux mis sur le marché et maintenus malgré ce, Sanofi et même... le Zorro à Florence à la sympathique indignation de bon père de famille qui s'en va partout chez les rastaquouères récolter les huitres frrançais en détention dans son panier déjà bien rempli sans ménager sa peine, fût-il parfois un peu bourrin: inaugurer l'année du Mexique sous le sceau de Florence revient à peu près à inviter les mexicains pour leur cracher à la gueule pas très diplo mais quoi c'est son style, popu, nature, presque voyou : indigné il est, faut le comprendre. Voici. Pas un scoop ? Si, en un sens : "soudain ce fut comme une apparition" comme dirait le bon Flaubert qui il est vrai parlait de sexe.


Mars 2009 bang bang bang : Sanofi investit 100 millions d' € dans une usine à vaccins à Ocoyoacac bonne ville -malgré son nom malsonnant- du Mexique au fort pourcentage de chômage, dans l’éventualité d’une pandémie on sait jamais mieux vaut prévenir etc. Lors de l’inauguration-spectacle, Sarko soi-même est aux cotés de Calderon, il crée des emplois -et à bon marché, un sidi ça coûte rien-, Calderon fait régresser le chom'du, d'accord le vaccin est contesté par des esprits chagrins (toujours les mêmes) mais on va pas en faire un chili. Tout baigne clap clap. lien.


Bang  bang bang : la "pandémie" est déclarée par lOMS, organisation indépendante comme chacun sait (François Sarkozy-frère est le patron de Longevi TV dont Sanofi est financeur.) La France aux retraites tronquées perd à cette occase plus de 2 milliards -car de pandémie hélas il n'y eût pas- et Sanozi, pardon Sarkofi enfin vous m'avez compris, Sanofi en gagne 7,2, rien ne se crée rien ne se perd. (lien). Un détail, ça n'a aucun rapport mais j'aime bien mélanger moi aussi, lien Le Mexique -surtout ses nantis et son Président- n’y a pas perdu : en atteste l’invitation faite par Calderon à Sarkofy pour de luxueuses vacances dans chouette villa  bien gardée avec un groupe d’entrepreneurs mexicains dont Roberto Hernandez Ramirez, charmant convice -je laisse- banquier de son état et lié au narcotrafic, nobody is perfect : lien piscine, jacuzzi et tennis on peut papoter tranquille.



Question : ma qué ! pourquoi donc Koko n’en a-t-il pas profité pour plaider la cause de Flo, dîner en tête à tête avec Caldo, vins à un SMIG le bouchon, entre café et tennis, c'était le moment, no? Ce cadeau fait à notre président est estimé à 50 000 € lien ; celui qu'il a fait au Mexique (qui lui a aussi profité par frangin interposé!) n'est pas négligeable. Alors ? Pourquoi s'être couché avec une telle  donne ? Il a pas osé réclamer après s'être servi trois fois de caviar ? Pas le genre, il  demanderait plutôt la cuillère après l'avoir léchée.
Hypothèses :  la délicatesse, on ne cause pas de ce qui fâche avec qui vous reçoit si chic, les affaires sont choses sérieuses, l'humanitaire c'est pour après, Caldo a grand besoin d'elle comme vitrine pour dire qu'il bosse lui aussi, élections obligent? Tout en souplesse? Non, pas vraiment le style.. Alors ?

Alors... à peine si j'ose tellement c'est bas, se dessine l'Idée atroce : Florence aurait-elle été gardée exprès pour la bonne bouche tel un embryon congelé à implanter juste avant l'ovulation les élections ?
Gouverner, c’est prévoir. Problème : les deux compères vont ovuler en même temps. Arithmétiquement, je crains qu'il ne faille une autre Florence, celle-ci étant trop maigre pour être divisible par deux sans y perdre beaucoup. Jolies françaises en vadrouille au Mexique, liées ou pas avec de beaux sombreros basanés aux activités... locales, certes ça se voit pas forcément à l'oeil mais au bout de (?) mois, on sent tout de même un peu l'anguille sous roche le rorqual sous les gravillons... méfiance !
A partir de "qui a cassé Florence?" (cf liens précédents)
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* Scénar possible (mais pourquoi va-t-on au cinéma Luna, 
tiens ça rime)...

La chèvre version 2


La scène  : le bord d'une piscine, palmiers, champagne, musique...
Personnages, Caldo, Koko, un peu pafs. Conversation animée, rires


Caldo : "Non, je peux pas. Ma ie té la garde au chaud (ou au froid c'est comme vous voudrez) les médias sont durs par ces temps pour Luna et moi ! pour toi aussi je sais, mais quand même, tout ce barouf pour une arrestation tout à fait comme d'hab, un artiste, Luna, il a même eu des propositions de Paramount, "Effets Spéciaux" qu'on l'appelle, et y en a pas un qui l'ouvre, jamais, les français, toujours à rouspéter, mierda Koko quand on a un trou à sa bragua, on monte pas au mât de cocagne, on dit chez toi no?... remarque c'est pas mal aussi..." (Réjoui)


Koko, feignant l'accablement : "Tu es dur mais bon, je suis trop sympa, à charge pour toi de.."


Caldo, geste ample : "T'en fait pas, on la soignera :  bouffe, saloirs, euh, je veux dire parloirs de 4 heures et tout, téléphone à mes frais (enfin, à ceux de Ramirez c'est pareil), promos : je te la ressors dès que t'as besoin comme Bettancourt, rose, manucurée, sans un gramme en moins. Mais pas tout de suite, t'es pas seul sur terre, no?"


Koko, conciliant, pâteux : "Tu exagères, je peux rien te refuser après ce Château-Magot, s'suis trop paf, tiens ressers m'en un fond de coupe.. avec encore un peu de caviar pour faire passer... mais n'oublie pas, tu me le devras... Parce que moi, je les ai sur le dos les chieurs et pas au Mexique... avec Luna, tu avoueras, c'est plus simple... Brice, y veut bien faire d'accord mais (hic) ça n'a aucune finesse, ces neuilléens pur jus, ça n'a aucune réflexion, je lui demanderais un scénar qu'il serait capable d'y coller des sous-titres ou d'engager Djamel Debouze pour faire plus vrai, regarde le binz qu'il m'a mis avec les rroms..."


Caldo, aimable (rit) : "Tope là ! Une partie de golf pour digérer tes trois pots Koko ? Y a le moustachu -c'est lui qui me fournit, direct de Poutine- qui adorre mettre des balles dans des trous, sacré Ramirez, va... non tu peux pas comprendre c'est local, je le laisse toujours gagner, pas la peine de chercher les embrouilles. Furcia !"

Le Mexique de Florence Cassez, suite. Ripoux sous sombrero, Kafka ou un scénar comique, au choix.

Entre la peur et la faim, les policiers aussi !
La police au Mexique, quelques anecdotes dignes de Kafka (lien)


C'est un mexicain à double nationalité qui parle, vous allez voir, c'est impressionnant (voir le lien) "Quand on vit ici, on se dit souvent que la seule solution serait que les gens prennent eux-mêmes leur sécurité en main. Et pourtant le Mexique compte un nombre impressionnant de policiers ainsi que 7 départements de sécurité interne différents (seule la Palestine en a plus). Jusqu'il y a une dizaine d'années, le pays ne permettant aucune critique du gouvernement, à l'instar de tous les régimes comparables, il employait des policiers en nombre. (Question : sont-ce les mêmes actuellement?)

Mais extrêmement mal payés, ne recevant souvent pas leurs uniformes (ce point a changé depuis) presque aucun entraînement, devant payer leur arme de service, gilet pare-balles ainsi que leur carnet de contraventions, pour survivre, ils se sont logiquement tournés vers les "à côtés". Comment ? Facile. Ils choisissent des endroits à l'abri des regards pour arrêter les voitures, repèrent la plus chère (se gardant de cravater les gens susceptibles de faire partie du gouvernement où d'avoir de l'influence politique) étrangère ou d'un autre état (les plaques sont différentes), cibles de choix... prétextent le non respect de quelque norme du code, existante ou non, assurent au chauffeur qu'il devra payer une amende (muelta) astronomique (entre 100 et 300 euros) etc et le tour est joué: celui-ci demande un arrangement, négocie. S'il est habile, le backshish (mordita) sera de 5 à 50 euros et barka. Le policier lui donnera alors un code (!) pour que si jamais il se fait arrêter plus loin, un autre flic ne lui réclame pas d'amende (mais il se peut qu'il en exige une plus importante encore sachant qu'il est  solvable). Ndlr : comme dans les boîtes de nuit où on vous tamponne le poignet pour indiquer que vous avez bien payé l'entrée? 

Deux amis revenaient de Mexico City pour Cholula quand ils se firent arrêter (avoir des plaques le l'état de Puebla fait de vous une cible à Mexico City).  Prétextant une faute de conduite, le policier réclama plusieurs centaines d'euros mais après une longue négociation, consentit à lâcher l'affaire pour 50 €. Les deux amis ne les avaient pas mais comme par hasard, le flic les avait arrêtés tout près d'un distributeur. En allant chercher l'argent, ils passent à côté de deux types en train de se battre, un tenant un couteau.  Le policier continue son chemin en disant : "c'est un pays dangereux, le Mexique!"

 
Que peut faire un automobiliste arrêté par un policier ?

1 Il peut s'enfuir, mais l'autre préviendra ses amis qui le rattraperont, le tabasseront, lui voleront son argent et abîmeront sa voiture. Que peut-il faire, porter plainte chez ces mêmes policiers?


2 Il peut demander de payer la contravention. Mais les policiers n'ont que rarement leurs papiers d'amendes sur eux. Il se peut qu'on le laisse partir sans rien payer mais c'est un risque.

3 Un des livres les plus vendus au Mexique est le code de la route de tous les états, réédité plusieurs fois par an ! Si le prétexte du policier est fallacieux (on n'a pas tel autocollant de circulation, la révision date de plus de 6 mois etc) on peut le vérifier avec le livre, mais il risque de se sentir insulté et sa réaction peut être imprévisible: laisser partir et prévenir ses amis, (aïe) ou prétendre vous arrêter pour autre chose encore...

4 On peut demander d'aller au commissariat payer l'amende mais il pourra s'y trouver un policier blessé qui jurera que c'est vous qui l'avez attaqué. Loufoque, mais leur impunité est telle que la vraisemblance est le cadet de leur souci, ainsi Jacinta, une frêle paysanne analphabète....
... fut-elle emprisonnée pour avoir "kidnappé" -seule, sans armes- rien moins que 6 flics (!) et le fils de José Antonio Ortega, avocat spécialisé dans la lutte anti corruption, lui, fut accusé d'être le chef d'un gang -trafic de drogue et proxénétisme- accusation cependant suivie de relaxe, le cas est très rare, car le redoutable était... trisomique!! (Ils ne s'étaient pas bien renseignés.)

5 Invoquer qu'en tant qu'étranger ce ne sont pas les policiers ou gendarmes qui peuvent nous faire payer d'amende mais des judiciales, la police du ministère de la justice (la hacienda). Mais il se peut que les policiers aient des "amis" parmi eux, dont l'un viendra confirmer l'amende... et comme en plus vous aurez mis en doute son autorité, le flic vous fera payer plus (car il devra partager avec son ami).

6 Faire l'imbécile, comme si on ne comprenait pas qu'un backchish est requis. C'est ce qu'a fait un ami, qui n'a pas arrêté de s'excuser et de promettre qu'il ne recommencerait plus, le policier s'est un peu énervé, se disant qu'il ne comprenait pas qu'il voulait un pot de vin et à laissé tomber, les étrangers ne comprennent rien au Mexique...

7 On peut aussi faire comme si on faisait partie d'une société proche du gouvernement comme Telmex (téléphones), Pemex (essence) ou encore travaillant dans un poste élevé. Cela peut faire peur au policier qui ne tient pas à être connu par le gouvernement. Mais il faut être très convainquant.

Plus grave, ce sont souvent les policiers qui sont derrière les crimes par exemple les kidnappings, les vols ou les trafics de drogue, d'armes...  Si quelqu'un de bien placé se fait voler sa voiture, celle-ci réapparaîtra le lendemain. Par contre, aucun des criminels, les voleurs, des kidnappeurs ou des trafiquants ne sera arrêté.



Bien des choses ont été tentées. On a créé des départements de polices séparés en charge de la corruption au sein de la police, mais ceux-ci sont vite devenus les "amis" des policiers etc.. On a aussi créé un département directement sous l'autorité du président, mais rebelote.  On a récemment augmenté leurs salaires et offert les uniformes, mais l'effet n'est pas très visible; de plus, il n'est pas sûr qu'il soit bon qu'ils aient plus d'autorité et de pouvoir. A Puebla, les policiers n'ont plus le droit de donner d'amende, mais si le délit est important, ils ont celui d'embarquer la voiture au commissariat. Ils ne peuvent donc qu'admonester le conducteur mais aussi le menacer de la perte de sa voiture s'il ne paye pas de pot de vin! Augmenter le nombre de femmes dans la police a fonctionné : il y eut alors une augmentation des amendes donc une réduction des pots de vins payés à la place. Certains policiers ont été entraînés par des forces de polices étrangères (israéliennes notamment) ou invités à l'étranger (New York, Toronto...) pour voir comment travaillent leurs collègues (espérons que ce n'est pas l'inverse qui s'est passé!) On a aussi installé des caméras dans des voitures pour surveiller les policiers ou encore des faux automobilistes pour tester leur honnêteté. Mais souvent, le ripoux va proposer un pot de vin au flic qui l'a pris en flag... ou c'est l'autre qui le lui demande...

L'unique solution qu'ont trouvée les mexicains riches, certains comités de quartier et le gouvernement sont des agences de sécurité privées, industries florissantes... mais souvent reliée aux flics et aux gangs... qui les pourvoient : la peur qu'ils suscitent tous deux est souvent entretenue par ou pour les "pro" de la sécurité privés dont elle est le fond de commerce! comme les informaticiens qui introduisent de nouveaux virus pour pouvoir vendre l'antivirus correspondant déjà tout prêt.. Il ne faut pas s'étonner que ces deux "corps de métiers" (dont l'un est censé nous garder de l'autre!) soient  en fait proches ou même indissociablement liés. " Voir le site franco anglais (lien). Ripoux sous sombrero.

Voir aussi les liens particuliers de Sarko-frères avec un labo à médicaments comme Sanofi dont une usine à quelques milliard d' € est  installée au Mexique (lien) tout se tient... et le blog sur les médicaments à éviter (lien) ... entre autres ! (Lien)
Suite sur http://florencecassez.blogspot.com