dimanche 18 septembre 2011

Persil (EuroRSCB) lave plus blanc

A partir d'un excellent article de Clément Dousset (lien)




Si un salarié d'une institution est soupçonné d'une faute professionnelle, on voit la direction mener une enquête interne, éventuellement faire appel à la police si la faute est délictueuse, mais pas débarquer dans la maison une entreprise privée multipliant les entretiens internes ou externes, contrôlant tout ce qui se dit, s'écrit sur le suspect pour le défendre, sauvegarder sa carrière et sa réputation. C'est pourtant assez précisément ce qui s'est passé dans le cadre de l'affaire Piroska Nagy. Le 18 octobre 2008 le Wall Street Journal révèle que le directeur du FMI, salarié de l'institution, fait l'objet d'une enquête liée à ses relations intimes avec une employée, Piroska Nagy, qui l'accuse dans une lettre d'avoir abusé de sa position pour entrer en relation avec elle. Le même jour, débarquent trois employés d'EuroRSCG  (société de communication qui a conseillé Sarkozy, qui conseille Fabius et Strauss-Kahn justement) Anne Hommel, ancienne attachée de presse de DSK et détachée par EuroRSCG auprès... du FMI, Ramsy Khiroun (l'homme à la Porsche), chargé de communication auprès de DSK et Gilles Finchelstein, logés chez le couple DSK-Sinclair et go ! le but étant de présenter une version anodine de l'affaire, et d'empêcher que "l'incident Nagy" ne devienne un vrai scandale. Les propos très compréhensifs d'Anne Sinclair, les excuses publiques de DSK à son épouse, celles adressées au personnel du FMI pour avoir commis une erreur de jugement, tout cela semble le fruit d'un stratégie d'EuroRSCG.

Finalement DSK qui aurait dû sans doute être démis de ses fonctions pour harcèlement sexuel se verra disculpé par l'enquête du FMI.. qui souligne pourtant que le directeur a commis des "actes regrettables qui reflètent une grave erreur de jugement"... qui continuera d'être encensé par les journaux français en particulier ceux du groupe Lagardère dont Ramzy Khiroun est l'adjoint au travers d'articles, de reportages, d'émissions télé, d'informations savamment distillées, de mises en relief des sondages dessinant une véritable pré-campagne destinée à fabriquer le seul vainqueur plausible de Sarkozy (Sarkozy auquel l'agence est pourtant liée par l'intermédiaire de Khiroun et de Lagardère....)

Qu'une agence de communication fasse le travail pour lequel elle est rétribuée, soit. La question c'est quand même de savoir qui la paye... et grassement (la Porshe de Khiroun en témoigne!) jusqu'où elle va dans son travail (on parle d'intimidations à propos des façons d'agir du même Khiroun) et surtout comment elle sert à atténuer, cacher ou travestir la vérité. Le problème est aussi de savoir comment des militants politiques de gauche (Jean-Christophe Cambadélis, Christophe Borgel, François Kalfon et Jean-Marie Le Guen) se trouvent auprès de DSK dans le même cercle que ces "communicants professionnels". "Ca ne lui ressemble pas" clament à l'unisson les lieutenants de DSK à propos de la dernière et dramatique affaire, une formule soufflée par EuroRSCG. Cela me fait rire jaune.

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